Le territoire témoigne d’une appropriation à la fois économique, idéologique et politique de l’espace par des groupes humains qui se donnent une représentation particulière d’eux-mêmes, de leur histoire, de leur singularité (G. Di Meo, Géographie sociale…)
Le territoire est un investissement affectif et culturel que les sociétés placent dans leur espace de vie. Le territoire s’apprend, se défend, s’invente et se réinvente. Il est lieu d’enracinement, il est au cœur de l’identité. On apprend aussi qu’un territoire, c’est d’abord une convivialité, un ensemble de lieux où s’exprime la culture, ou encore une relation qui lie les hommes à leur terre et dans le même mouvement fonde leur identité culturelle (J. Bonnemaison, Voyage… ).
D’une certaine manière, tout territoire social est un phénomène immatériel et symbolique. Tout élément, même physique ou biologique, n’entre dans la composition d’un territoire qu’après être passé par le crible d’un processus de symbolisation qui le dématérialise en quelque sorte. Tout territoire social est un produit de l’imaginaire humain (Y. Barel, Le social et ses territoires)
La culture c’est le vivre ensemble qui habite un lieu, un groupe et qu’en permanence tente de transmettre l’œuvre déjà là et d’ouvrir à l’œuvre à naître. (Jean Viard, Remettre le poireau à l’endroit)
Le territoire paraît se livrer d’évidence mais aussitôt il se dérobe, il ne se laisse pas appréhender, aborder apprivoiser par « l’acteur » que si celui-ci se place en position de l’observer longtemps et d’y développer son écoute.
L’artiste extérieur à ce territoire doit se poster à l’écoute et prendre le temps préalable d’une observation subtile, respectueuse, tenace, pour concevoir l’action qu’il va réaliser dans un milieu situé. Pour cela il fait une lecture attentive qui touche à tous les domaines de ce « milieu de vie » : institution, commerces, vie locale, communauté scolaire, mais aussi mémoire, coutumes, saisons, etc… (Formation de Bouxwiller autour de l’artiste dans le territoire (extrait de la plaquette)