communiqué de presse, le 6 novembre 2011
Depuis quelques années, nous recevons toutes sortes d’appels d’offres relayés par des institutions comme les Centres de Ressources et le CND. Ce système, apparemment bienveillant car ouvert à tous, peut s’avérer un piège redoutable lorsque l’appel ne respecte pas le code du travail de notre profession.
En effet, certains organisateurs peu scrupuleux utilisent ces appels d’offres pour sélectionner des œuvres et les intégrer dans leur programmation sans aucune rémunération.
Par exemple, dans l’intitulé d’une offre, nous lisons que, sous des prétextes fallacieux de « la rencontre des arts, de l’ouverture et l’accessibilité à tous en offrant une large diversité de propositions, de l’expérimentation de processus de création artistique autour du thème qui lui est cher : le Corps », les conditions pour être programmé sont les suivantes : « le lieu étant mis à disposition, les participants bénéficieront d’un temps de répétition, de création lumière, d’échanges en amont et en aval de l’événement. Le Théâtre met également en place un programme de communication et une mise en réseau auprès des diffuseurs. »
Il est déjà peu honorable qu’un théâtre fasse jouer l’offre et la demande pour construire un événement au lieu de faire un réel travail de programmation. Nous estimons encore plus honteux de considérer les œuvres comme des marchandises en se cachant derrière de bons sentiments. Nous voyons de plus en plus souvent ce type de proposition de programmation à moindre coût. Nous considérons qu’il est scandaleux d’envisager une programmation artistique sans aucune contrepartie pour les artistes. Par contre, l’organisateur verse les salaires des techniciens et de l’administrateur du lieu : Cherchez l’erreur !
Le syndicat Chorégraphes Associés dénonce ces abus et exige des théâtres et des organisations, qui pratiquent les appels d’offres, une conformité aux règles du droit du travail dans le spectacle vivant, c’est-à-dire une rémunération des structures produisant des spectacles, dans le cadre d’une programmation organisée avec une billetterie. Le syndicat demande à tous les organismes d’Etat tels que les DRAC, le Centre National de la Danse ainsi qu’à toutes les institutions, de ne pas relayer ces appels d’offres frauduleux afin de ne pas favoriser ces pratiques douteuses, malveillantes et illégales.
Le syndicat Chorégraphes Associés maintiendra sa vigilance et appelle tous les chorégraphes à s’insurger contre ces pratiques. Les accepter, c’est signer la mort de notre métier à brève échéance.
Chorégraphes, ne vous laissez pas tenter, ce sont des illusions conçues par des programmateurs, qui se font une réputation sur notre dos. Merci de nous tenir informés lorsqu’une situation semblable se présente.