Le débat Chorégraphe, à quel prix ?, que nous avons mené aux BIS de Nantes, a suscité beaucoup d’interrogations qui sont restées sans réponse parmi les acteurs chorégraphiques.
Si nous avons posé cette question de façon provocatrice c’est parce que nous sommes, nous les chorégraphes, à la fois auteur, directeur d’artistes et souvent aussi interprète. Notre métier est à la fois segmenté, fractionné pourtant nous sommes intimement convaincus que cela fait un tout. D’où la difficulté pour nos intervenants-chorégraphes d’évoquer clairement leur statut entre auteur, directeur d’équipe, et interprète ; faut-il choisir sans se couper un bras ou assumer ce métier tricéphale ?
Essayons à tête reposée de faire la synthèse des différents cas de figures. En fait, il faut nuancer et éclaircir nos 3 métiers :
• Le chorégraphe peut être “seulement“ auteur dans certaines productions (opéra, cinéma, publicité). Dans ce cas, nous n’intervenons pas dans les répétitions (un répétiteur ou maître de ballet s’en charge). Nous ne jouons pas non plus sur scène.
• Le chorégraphe dirige souvent le travail de l’équipe. Il n’est pas forcément l’auteur de la pièce ou à contrario, il arrive que l’écriture et les répétitions se trament de façon simultanée.
• Le chorégraphe auteur et coordinateur artistique est aussi interprète de sa création, par nécessité (parce que la production n’a pas les moyens d’assumer le coût lié à une personne supplémentaire dans l’équipe artistique), mais souvent, par choix, car en France le chorégraphe est souvent, au départ un danseur.
Ces 3 métiers du chorégraphe sont donc distincts, mais la plupart du temps nous passons de l’un à l’autre sur une même création.