Rencontre Professionnelle et Débats :
1/ L’intervention d’un artiste en milieu scolaire relève-t-il de l’éducation?
Médiateur JC Bleton de Chorégraphes Associés
Participants :
– Nicole Joulia ( Premier adjoint ville de Istres, à l’origine de la Maison de la Danse, de la Cie Coline et du groupe amateur Pulsions),
– Jean Charles Chabanne (Institut Français de l’Éducation à Lyon et Université de Montpellier),
– Stéphane Oualid ( Enseignant école maternelle E.Vaillant – Marseille 13003 – travaille avec G.Sorin),
– Sarah Guechgache, bibliothécaire, dans la position de Candide
Ce débat a permis de croiser différents regards.
D’abord, celui de la première adjointe au maire d’Istres, Nicole Joulia, qui a œuvré pour que la danse ait une place importante dans la vie de la cité, avec 5 axes qui se nourrissent les uns les autres :
une pratique amateur, une pratique scolaire, une formation professionnelle de danseur, des résidences d’artistes et des classes à horaire aménagés.
Puis Jean Chabanne, a ramené le débat à la précision du langage et à ce que chaque mot veut dire, sous-entend. Il pose des questions pour ouvrir la réflexion.
– Qu’est-ce qu’une intervention, qu’entendons-nous par éducation, quelle est la place de l’artiste par rapport à un enseignant et par rapport à l’enseignement ?…..
En milieu scolaire, quelle est la position de l’enseignant aujourd’hui?
Quelle est la place de l’intervenant? – Intervenant artistique, animateur artistique?
– C’est quoi l’éducation? Instruction? Éducation?
– Qu’est-ce que l’art dans une société?
Enseigner l’art, qu’est-ce que cela veut dire ?
Cours d’histoire de l’Art, pratiquer une discipline artistique?
– Apprendre à voir la danse? École du spectateur (nécessité d’une médiation en amont de certains spectacles, parce que cela peut aller contre l’intention d’ouvrir les enfants à la danse)
– Interroger les savoirs : savoir regarder, savoir partager, savoir vivre
– Comment tous les savoirs enseignés s’insèrent-ils dans la vie de tous les jours?
Stéphane, enseignant fait part de ses réflexions par rapport au partenariat avec l’artiste intervenant. Il pense qu’il serait préférable de parler et penser en terme de projet plutôt que de distinguer entre artiste et enseignant, ce qui fédère par rapport à l’action menée avec les enfants, dans son cas des maternelles. Dans la rencontre avec un artiste, on ne se pose pas la question du produit final, mais du processus.
L’idée émerge de s’interroger sur la nécessité d’avoir une formation pour les artistes intervenants en milieu scolaire.
Jean-Christophe et Nicole parlent de la formation Danse à l’école, qui avait été mise en place par Marcelle Bonjour dans les années 1980 et qui a accompagné nombre d’enseignants et artistes dans cette aventure.
Michel Hallet-Egayan parle de son expérience à la Duchère un quartier difficile de Lyon. Un échange s’en suit sur les différentes expériences des uns et des autres.
La question se pose par ailleurs de savoir s’il ne serait pas parfois nécessaire d’avoir des médiateurs, qui situent l’art dans un contexte, et dans ce cas ce ne seraient pas des artistes qui seraient en charge de cette médiation ?
Tout le monde tombe d’accord sur l’importance de ces actions en milieu scolaire, même si parfois elles ne sont pas jugées suffisantes pour créer un profond intérêt ou sensibilité à l’art.
2/ Qu’est- ce que la chorégraphie raconte d’une époque, d’une culture, d’une société?
Intervenants:
– Geneviève Sorin, chorégraphe de la Cie Geneviève Sorin (Marseille)
– Nacim Battou, chorégraphe de la Cie Pas a Pas (Aubagne)
– Lisie Philips, chorégraphe de la Cie Antipodes (Nice)
– Véronique Delarché, de la Cie l’Imparfait (Cabasse- Var)
– Philippe Madala, responsable des Acteurs Chorégraphiques PACA
Cette rencontre a permis de prendre connaissance de la diversité des projets créés par des chorégraphes pour que la danse existe, que leur travail puisse voir le jour et le compagnonnage au travers duquel ils accompagnent les autres artistes.
Trois chorégraphes ont présenté leurs lieux, les accueils en résidence de leurs pairs qu’ils reçoivent selon leurs moyens, leurs possibles, avec à chaque fois des solutions originales pour que ce soit vivant.
La grande question qui ressort de cette rencontre est « quelle est la place de l’artiste dans la société ? »
La question se pose en effet de comment exister, cela sous-entend la question de la reconnaissance du travail des artistes.
L’autre question aussi concerne les financements, être indépendant et en même temps recevoir de l’argent des institutions, un grand écart pas toujours facile à penser.
Tous s’accordent à considérer que l’artiste est un acteur de la société et que sa vision du monde en fait largement partie.
Peut-être que si l’artiste avait plus confiance en ses facultés à pouvoir apporter une autre approche du monde cela pourrait l’aider dans son rapport à la société….
Suite à notre réflexion au sujet de « De quel Centre Chorégraphique National rêvons-nous ? » lors de cette rencontre à Marseille…
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